Le raffinement de l’empire des roses.

Avant même que cette exposition n’ouvre ses portes, j’avais repéré le titre, le thème, l’affiche et m’étais décidée à la visiter. Le visuel, magnifique, promettait déjà beaucoup mais je ne suis pas ressortie déçue de l’exposition (oui je sais, je vous spoile dans l’intro, tant pis). Alors, pourquoi je vous conseille franchement de visiter l’Empire des roses au Louvre-Lens? Je vous raconte ça…

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Vous l’avez certainement vu sur les affiches placardées un peu partout, la scénographie de l’exposition a été réalisée par Monsieur Christian Lacroix. Ça peut paraître un peu étonnant et on peut se demander à quoi s’attendre (en tout cas, je me demandais vraiment ce que ça allait donner). Ne vous attendez pas à du jamais vu ou de sensationnel (quoique l’entrée de l’expo en jette quand même je trouve), non, ce que ça ajoute c’est de l’élégance et du raffinement. Ce qui colle particulièrement bien avec le thème de l’expo puisqu’elle présente le faste d’une dynastie: les Qajars.

Mais qui sont les Qajars?

Pour faire simple, il s’agit d’une dynastie qui a régné tout au long du 19ème siècle en Iran. Le fondateur de cette dynastie, Agha Muhammad, s’installe à Téhéran en 1779 et en fait sa capitale. Il va mener plusieurs campagnes militaires afin de réunifier l’Iran mais il est assassiné en 1797 (vous allez me dire, on n’est pas au 19e encore!). Mais Agha Muhammad est remplacé par son neveu. Les « Shah » se succéderont ensuite avec toujours ce même jeu d’affirmation du pouvoir et de tentatives de conquêtes.

Finalement la dynastie s’effondre en 1925 quand un militaire iranien s’empare du pouvoir et fonde une nouvelle dynastie, les Pahlavi. Les Qajars sont donc au pouvoir pendant plus d’un siècle et leur règne est marqué par la progression vers la modernité: photographie, chemin de fer, gaz puis électricité…. (tout comme en Europe où, en France, on retrouve Napoléon Ier puis, plus tard, Napoléon III, et en Angleterre, la reine Victoria).

On retrouve d’ailleurs dans l’exposition un tableau avec Napoléon Ier et une illustration avec la reine Victoria. Un des plus beaux objets est (à mes yeux du moins) la tiare offerte à la reine Victoria pour célébrer son couronnement. Elle est composée de diamants, rubis, perles, or et de décors d’émail peint. C’est sur la demande de Victoria que ce diadème est transformé en couronne.

Scénographie by Christian Lacroix, ça donne quoi?

Concrètement à quoi ressemble l’exposition? Eh bien, elle est divisée en 4 sections:
►Impressions persanes,
►Bâtir un empire,
►Paraître, apparaître, le Shah, la cour et l’image
►Gouverner les arts.

Une couleur vive est attribuée à chaque partie mais, contrairement à la plupart des expositions où le mur est juste peint, ici, un motif fleuri uni est utilisé dans certaines salles. Il est décliné en rouge, vert et bleu. Les sections sont divisées par des couloirs ornés de moquettes noires et blanches à motifs (hommage aux tapis d’Iran).

Non seulement les couleurs sont particulièrement belles (et ne desservent pas les œuvres comme ça peut parfois être le cas) mais en plus elles rendent la structure de l’exposition particulièrement claire.

La richesse des collections présentées:

Ce qui est impressionnant dans cette exposition c’est la richesse de la collection, la diversité des artefacts présentés (Peintures, dessins, bijoux, vêtements, tapis, armes d’apparat….). Du tableau de cour, à l’immense tapis persan en passant par l’instrument de musique ou la mule brodée de perles, chaque aspect de la vie de la dynastie de Qajars et de leur évolution est représenté.

Bien sûr, une partie des œuvres et artefacts présentés proviennent des collections du Louvre mais pas uniquement: on trouve également -entre autres- des œuvres du musée d’Art islamique de Doha, du Victoria & Albert Museum (Londres), ou de Windsor, the Royal collection trust. Quelques objets viennent de collections privées et certaines pièces n’avaient même jamais quitté l’Iran.

C’est assez exceptionnel de pouvoir admirer toute la richesse et le raffinement d’une dynastie à travers une exposition. Exposition tellement grande que j’ai eu la surprise d’entendre l’annonce de fermeture du musée (alors que j’étais dans la dernière salle heureusement!). J’y ai donc passé près de 2h30. Alors, certes, avec l’audioguide, mais tout de même, il est rare que je passe autant de temps à visiter une exposition temporaire.

Et au fait, pourquoi le titre « l’empire des roses »? C’est un hommage à un recueil célèbre du 13e de la littérature persane : le Golestan qui signifie « jardin des roses », ouvrage traduit en français au 17e par « l’empire des roses ». Quand les premiers souverains de l’empire qajar s’installent à Téhéran c’est le nom qu’ils utilisent pour baptiser leur palais: kar-e Golestam. C’est donc à la fois une référence à la culture littéraire et au  lieu de pouvoir qajar. Voilà, vous savez tout!

Vous avez jusqu’au 23 juillet pour visiter l’expo. N’hésitez pas!
►Le 1er juin pour aurez l’occasion d’assister à un banquet littéraire.
►Le 8 juin un bal costumé est organisé, le thème est « princes, princesses, perles et moustaches » (oui, étrange ce thème je sais…)

Pensez à faire un tour dans le parc du Louvre-Lens il est particulièrement beau en ce moment!

infos pratiques ici

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