Le week-end dernier, plutôt que d’affronter la foule de la Braderie du samedi après-midi sous un soleil de plomb, j’ai plutôt opté pour la fraîcheur du musée du LaM.
Je ne vais pas très souvent dans ce musée puisque l’art moderne n’est pas ma période artistique préférée. Mais une de mes amies avait repéré l’expo « Les Muses insoumises » et m’a proposé d’aller voir ce qui se cachait derrière ce titre accrocheur. Alors qu’est ce qui se cache derrière ce titre ? Je partage avec vous mes impressions sur cette visite.
Le titre complet de cette exposition est « Les Muses insoumises, Delphine Seyrig entre cinéma et vidéo féministe », c’est plutôt précis, a priori on sait à quoi s’attendre. Je savais donc que ce serait une exposition qui retrace le parcours de cette actrice et son engagement pour la cause féministe. Je ne connaissais pas particulièrement Delphine Seyrig puisque le seul film dans lequel je l’ai vu c’est Peau d’âne (elle joue marraine la bonne fée amoureuse du père de Peau D’âne) et on ne peut pas dire que ce soit son rôle le plus emblématique (on trouve quand même une photo d’elle dans ce rôle dans l’expo).
J’étais donc naturellement très curieuse et c’est avec quand même pas mal d’attentes que je me suis rendue au LaM avec une amie. Notre première bonne surprise était d’apprendre que avec la carte pass pass (pas d’abonnement nécessaire) le billet passe de 7€ à 5€. Si vous n’avez pas la carte pass pass, n’hésitez pas à demander les autres conditions de tarif réduit, il y en a toute une liste.
L’exposition s’ouvre avec une vidéo de Delphine S. et Agnes Varda qui parlent des femmes et du cinéma ainsi que de la question féminine au cinéma. C’est vraiment intéressant, on est tout de suite plongé dans le sujet. Cela m’a fait bizarre de voir Agnes Varda toute jeune, j’ai l’impression qu’elle a toujours gardé la même coupe de cheveux (seule la couleur a varié un peu au fil des ans). Mettre cette vidéo en tout début d’expo était peut-être une volonté de rendre hommage à cette grande dame du cinéma qui s’est éteinte en début d’année.
Naturellement, la vidéo est le support principal de cette exposition mais on trouve aussi beaucoup de photos, des lettres, quelques œuvres, des coupures de journaux… ce n’est donc pas juste un enchaînement de vidéos. La scénographie est aérée, on ne se marche pas dessus et je n’ai pas eu d’impression de cacophonie (d’une part parce qu’une bonne partie des vidéos s’écoutent avec un casque, d’autre part parce qu’ils ont intelligemment indiqué un espace au sol d’où on entend parfaitement la vidéo mais dès que vous vous éloignez, vous l’entendez très faiblement).
C’est une exposition où il faut prendre son temps, se poser sur les sièges et bancs mis à disposition pour visionner les vidéos. Certaines sont très courtes: 2 ou 3 minutes, d’autres (comme Maso Miso vont en bateau par exemple) beaucoup plus longues. Je n’ai pas regardé combien de temps nous sommes restées devant mais je pense que nous l’avons regardé pendant au moins 30/40min. C’est une des vidéos qui m’a le plus marqué, elle est édifiante et terrifiante. En 1975, à l’occasion de l’Année internationale de la Femme, Bernard Pivot invite Françoise Giroud, Secrétaire d’Etat à la condition féminine à commenter divers propos clairement misogynes. Françoise Giroud, essaye systématiquement de s’en sortir via des pirouettes ou de l’humour mais en faisant cela, elle minimise les propos de ces personnes et a elle-même des propos anti-féministes au possible du type « Vous savez, il y a des femmes qui aiment les misogynes ». Bien sûr, on essaye de se rassurer en se disant qu’il s’agissait des années 70 et que maintenant bien des choses ont changé, malheureusement, certain propos font tristement échos à des choses qu’on entend toujours actuellement.
Je parle principalement de son engagement féministe puisque c’est le cœur de cette expo mais elle était engagée pour d’autres causes, tout ce qui touche à l’égalité et la tolérance finalement.
C’est vraiment une expo à voir que vous soyez féministe ou non. C’est un bel hommage à Delphine Seyrig et son engagement, je vous la recommande chaudement.
Après l’exposition vous pouvez vous balader dans une partie de la collection permanente mais attention, certaines parties sont fermées. Proftez également de la jolie boutique et, pourquoi pas, de la terrasse du musée. Et puisqu’à priori les températures vont remonter au cours de cette semaine, profitez-en pour vous balader dans le parc du héron !