Prenez en plein les yeux au Tripostal

Je viens tout juste de visiter les expositions « Séoul vite, vite! » et « Tu dois changer ta vie » au Tripostal. Ayant entendu de bonnes critique sur ces expos, j’avais décidé de « garder le meilleur pour la fin » comme dit le proverbe. Cependant, quand on me chante les louages d’une exposition je viens avec de grandes attentes.

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J’ai commencé la visite par l’exposition « Séoul vite, vite! » où l’on est accueilli par des guirlandes multicolores (et multi matières), la fameuse oeuvre sur l’affiche de l’exposition. Après les guirlandes, une pièce remplie d’objets plus kitsch les uns que les autres attend le visiteur, c’est le même artiste, Choi Jeing Hwa, qui a réalisé ces deux installations étonnantes et pleines de peps. Cette débauche de couleurs, de matières et de formes laisse la place à des œuvres d’un style beaucoup plus épuré réalisées par Choe U-Ram. J’ai particulièrement apprécié ces œuvres dynamiques, mélange d’art et de science/technologie, je leur ai trouvé un côté délicat, poétique.

La visite se poursuit ensuite à l’étage avec des œuvres et installations très variées: vidéos, jeux de miroirs, photographies, peintures, sculptures, montage photos etc. Le point fort de cette exposition c’est sa variété d’œuvres, même les plus petits semblaient prendre du plaisir à la visiter (surtout dans le palais des glaces revisité avec des miroirs). La scénographie autour des œuvres présentées nous permet de plonger dans la culture coréenne: reconstitution d’une petite maison (où on est prié de retirer nos chaussures), présentation d’un DVD Bang (concept 100% coréen de salles privées de cinéma) ses installations remportent un beau succès. Entre portraits de Coréens, situation politique et préoccupation pour l’environnement, les sujets abordés sont divers et actuels.

Difficile de choisir une oeuvre favorite dans toutes celles qui sont proposées, j’en citerais donc plusieurs: l’ensemble des oeuvres de  Choe U-Ram, les peintures revisitées en rouge et blanc de Lee Seahyun, Via Negativa II (le labyrinthe de miroirs aux lumières cachées) de Lee Bul (vous pouvez le voir en vidéo ici, à partir de 1’44) et les photographies en noir et blanc  tirées de la série « Coréennes »de Chris Marker.


Pour ce qui est de l’exposition « Tu dois changer ta vie » elle se situe au deuxième étage et au sous-sol du Tripostal, j’ai commencé par le deuxième étage, je conseille de faire l’inverse (j’expliquerai pourquoi). Cette expo est plus complexe à résumer, je vous mets donc la description faite par Lille 3000:

Une exposition qui cherche moins à démontrer qu’à nous entraîner à être acteur en nous proposant divers chemins… « Tu dois changer ta vie ! » explore des thématiques aussi diverses que les progrès de la science, la philosophie, les nouvelles technologies… avec un parcours conçu comme un jeu fait de hasards et de choix qui place le spectateur comme acteur principal.

Source

En effet, le visiteur est libre de choisir le parcours orange ou bleu selon ce qu’il veut voir, bien sûr les parcours sont similaires, le premier dans un sens et le second dans l’autre. Cela permet néanmoins de répartir le flux de visiteurs (même si naturellement, la plupart opte pour le parcours orange) et donne un côté ludique à la visite en impliquant le visiteur. Ici aussi la variété et la qualité des œuvres proposées est à souligner mais, selon moi, les véritable points forts sont l’effort fait sur la scénographie et son côté ludique.  Bande sons à écouter, exercices de respiration allongé dans une bulle géante, parcours de ballons, projections, immersion dans les œuvres, il y en a vraiment pour tous les goûts, impossible de ne pas trouver au moins une oeuvre qui vous plaira.

J’ai beaucoup aimé les photos des « super héros » version peinture flamande (Super Flemish de Sacha Goldberger), Fly to mars (une vidéo qui montre l’évolution des arbres en mouvement continu) de Jennifer Steinkamp et La Chasse de Julie C. Fortier, installation qui personnellement m’a fait penser à une immense vague (selon le cartel ça évoque une prairie ou une fourrure, chacun son interprétation).


Il faut prévoir quelques heures pour visiter le Tripostal car comme il y a deux expositions cela prend un certain temps, comptez minimum 1h30 (si vous ne vous attardez pas devant les vidéos et lisez les cartels rapidement). Je trouve ça presque dommage que ces expositions aient été réunies au sein d’un même lieu et qu’on les visite en même temps, j’ai accéléré vers la fin car je fatiguais (il faut dire que je l’ai visitée en fin de journée). Si les expos avaient été séparées, on s’attarderait peut-être davantage sur les vidéos (notamment pour les familles avec enfants) et les autres œuvres participatives.

Cependant, pour moi, le vrai bémol est le sous-sol du Tripostal. On nous explique que la visite se poursuit (ou débute) au sous-sol et c’est inédit, je ne me souviens pas qu’il ait déjà été ouvert. J’étais donc très intriguée et impatiente pour finalement ne découvrir que 3 vidéos les unes à la suite des autres. Cela donne une impression de rajouté, dommage.

Malgré ces deux (petits) reproche, ces expositions sont excellentes et probablement mes préférées du festival Renaissance, je vous conseille donc vivement de profiter du dernier Week-end pour aller les voir!

1 réflexion au sujet de « Prenez en plein les yeux au Tripostal »

  1. J’aime beaucoup les photos, je trouve que c’est une exposition qui a du Pep’s. Les portraits de super héros me plaisent beaucoup (mais je suis sûre que tu le savais déjà). Et c’est vrai que pour moi ça ressemble à de la fourrure 🙂

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