Exposition « Detroit » – Gare Saint Sauveur

Dans le cadre du nouveau festival de Lille 3000, une exposition sur la ville de Détroit (Etats-Unis) a été organisée à la Gare Saint-Sauveur. Détroit est l’une des cinq villes mises à l’honneur à l’occasion de Lille Renaissance aux côtés de Rio, Eindhoven, Phnom Penh et Séoul.

Si la ville de Détroit a été choisie c’est parce qu’elle fut pendant un temps une ville prospère, puis s’effondra fin XXème/début XXIème . D’abord paradis pour la classe ouvrière début XXème, la ville a souffert de la désindustrialisation et s’est peu à peu transformée en ville fantôme. Entre déclin économique, forte criminalité et baisse de population, la ville se déclare finalement en faillite le 18 juillet 2013. Cette ville dont la devise est « Nous espérons des lendemains meilleurs, elle renaîtra de ses cendres » colle donc parfaitement au thème de « Renaissance »


C’est avec un a priori négatif que je me suis rendue à cette exposition puisque l’on m’en avait fait une critique très mitigée. J’ai gardé cet a priori jusqu’à la moitié de l’exposition puis, j’ai finalement changé d’avis puisque certaines œuvres/installations m’ont vraiment séduite.

Lorsque je visite une exposition, je m’attends à être surprise, émue, intriguée, émerveillée, interpellée, je m’attends aussi à apprendre des choses. En l’occurrence j’ai été surtout intriguée et interpellée, j’ai aussi eu l’impression de connaître un peu mieux la ville de Detroit, ce qui est finalement ce qu’on attend de cette expo.

On pénètre au cœur de l’exposition en traversant une oeuvre: « Abandon all hope » réalisée par John Dunivant. Cette oeuvre interpelle immédiatement, déjà de par son titre, sa taille et son aspect un peu effrayant (c’est très Halloween). Et de fait, l’artiste est à l’origine de Theatre Bizarre, « la plus grande fête d’Halloween existante » organisée au Masonic Temple à… Detroit bien sûr! Si vous voulez un aperçu de cet événement qui réunit des milliers de personnes du monde entier, vous pouvez visionner cette vidéo et celle-ci.

 Une fois cette oeuvre franchie, on pénètre dans le vif du sujet et on est directement plongé dans une ambiance très urbaine, c’est ce qui m’a frappée immédiatement.  On se retrouve alors face à de nombreux écrans géants: des photos et vidéos composent (la majorité de) la première partie.

Hommage aux habitants de Detroit ou à la ville elle-même, les œuvres explorent passé, présent et futur. La halle prend des airs de quai de gare avec les bancs en bois (avec des plaids rouges à disposition des visiteurs qui auraient froid) disséminés dans la première partie. Ce n’est pas la partie que j’ai préférée mais deux œuvres m’ont tout de même beaucoup plu:
Babel de Scott Hocking, une oeuvre divisée en deux parties: d’abord une installation d’objets trouvés accrochés aux murs puis, une autre partie qu’on aperçoit derrière une vitre. C’est cette deuxième partie qui donne son nom à l’oeuvre puisqu’il s’agit d’une tour faite avec des matériaux récoltés sur le site de la gare et dans la ville de Lille. On a un décalage entre les 2 parties: l’une presque baroque qui, comme l’indique le cartel « renvoie aux salons du Louvre du XIXème siècle où étaient présentées les œuvres des artistes agréés par l’Académie des Beaux Arts de Paris. » et l’autre beaucoup plus moderne, industrielle. L’opposition passé/présent est intéressante et offre un contraste saisissant.

L’empire de Aurélien Vernhes-Lermusiaux, dans un tout autre registre, il s’agit ici d’une vidéo interactive. Un écran montre une série de photos de bâtiments de Détroit et le visiteur est intégré à l’image sous la forme d’une ombre, une silhouette blanche qui se fond dans le bâtiment ou qui apparaît derrière les fenêtres. Le visiteur et donc transformé en fantôme qui hante les lieux de Détroit.

Je ne peux pas parler de toutes les œuvres qui m’ont plu sinon l’article serait beaucoup trop long, je vais donc vous mettre les photos pour que vous puissiez avoir un aperçu!

En résumé, il ne s’agira probablement pas de mon exposition préférée de Renaissance mais je pense qu’elle vaut le détour quand même. Certaines œuvres sont touchantes car elles montrent la désolation dans laquelle a été plongée cette ville, d’autres interrogent sur son futur et d’autres encore montrent ses côtés attractifs et modernes. L’expo est gratuite et ouverte jusqu’au 17 janvier.

Allez-y pour Halloween, ce sera parfait!

2 réflexions au sujet de “Exposition « Detroit » – Gare Saint Sauveur”

  1. J’aime assez l’idée de l’oeuvre l’Empire. La première oeuvre fait très Halloween en effet et en même temps ça te met directement au coeur du sujet. C’est assez triste de retracer le déclin d’une ville mais c’est très intéressant pour les visiteurs.

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