Devenir Matisse, les derniers jours

Il y a maintenant près de deux mois, Corine, mon amie et partenaire des sorties culturelles m’a proposé d’aller visiter l’exposition « Devenir Matisse ». Ne m’étant jamais rendue auparavant dans ce musée que l’artiste a fondé lui-même à la fin de sa vie, j’ai accepté avec plaisir et nous avons toutes deux pris la route direction le Cateau-Cambrésis. Alors que l’exposition ne ferme ses portes dans 15 jours, je prends enfin le temps de revenir sur cette visite et partager avec vous mes impressions.

Tout d’abord, lorsque Corine m’a proposé de visiter cette expo, j’ai accepté plus par curiosité que par affection pour Matisse. J’avais principalement en tête ses collages et ce ne sont pas des œuvres qui me parlent particulièrement. Mais je suis toujours prête à ce que l’on me fasse changer d’avis ou de point de vue sur un artiste. Encore une fois, la magie a opéré et j’étais ravie de m’être déplacée.

Pourquoi le titre « Devenir Matisse »?

2019 marquait les 150 ans de la naissance d’Henri Matisse (31 décembre 1869) au Cateau-Cambrésis, d’où la symbolique de monter une exposition expliquant comment ce nordiste lambda, née d’un père marchant de grain et d’une mère peintre amatrice, est devenu l’artiste mondialement connu du 20ème siècle.

Au-delà de nous montrer ses œuvres, l’exposition a surtout vocation à retracer son parcours: on nous explique notamment d’où est venu ce déclic pour la peinture. Puisque, même si sa mère peignait, Matisse n’était pas destiné à être peintre: il a commencé sa carrière professionnelle en tant que clerc de notaire.

C’est à 20 ans que Matisse découvre le plaisir de peindre, il est alité à la suite d’une crise d’appendicite et sa mère lui offre une boîte de peinture. C’est là que tout commence. L’artiste en herbe va alors prendre des cours dans différentes écoles des Beaux-arts. Il va observer les grands maîtres et reproduire leurs œuvres le plus fidèlement possible … du moins dans un premier temps. Son identité apparaît peu à peu, il affine son style et finit par se démarquer de ceux qu’il imitait. L’expo nous explique cette importante étape de l’émancipation de l’artiste.

Expo immanquable ou communication exagérée?

J’ai vraiment beaucoup aimé cette expo et j’étais contente d’avoir fait 1h de route rien que pour aller la voir. Je ne connaissais que très mal les première œuvres de Matisse et c’était un plaisir de découvrir son travail de jeune artiste. J’ai beaucoup apprécié pourvoir comparer ses croquis ou ses reproductions de grands maîtres. Il est rare de voir côte à côte le tableau du maître et celui de l’apprenti et c’est bien là tout l’intérêt de cette exposition!

Ce musée départemental s’est donné les moyens d’emprunter quelques œuvres très connues pour nous permettre de comprendre quelles étaient les influences de Matisse et le contexte artistique de l’époque. Monet, Gauguin, Goya, Delacroix, Cézanne, Picasso, on y croise vraiment des grands noms de la peinture.

Les points négatifs sont peu nombreux : nous avons visité l’exposition lors du week-end d’ouverture, c’était donc bondé (jusque là on s’y attendait), mais en plus de la foule, 3 visites guidées étaient organisées en parallèle et c’était bien trop. Cela a vraiment gêné la circulation puisqu’à un moment un couloir entier était bloqué par un groupe, j’ai dû faire tout le tour de l’autre côté pour pouvoir passer…pas très pratique!

Le sens de circulation ne m’a pas paru très clair non plus, ne voyant aucune indication spécifique, j’ai choisi un sens au hasard et bien sûr, ce n’était pas le bon (j’ai finalement repris dans le bon sens). Corine a fini par avoir pitié de moi et est venue me chercher. D’ailleurs elle mentionne dans son article sur l’expo un autre point négatif: la scénographie n’est pas franchement originale. A aucun moment on n’est surpris ou admiratif de la mise en scène des œuvres. Ce n’est pas dramatique mais c’est dommage de rester dans le classique.

Malgré ces petits points négatifs, je vous recommande tout de même chaudement cette exposition qui est vraiment d’une richesse rare pour une exposition d’un musée départemental. Il serait dommage de ne pas en profiter! Pour ma part, j’ai appris bien des choses que j’ignorais sur cet artiste et j’en ai une image bien plus positive. Il y a finalement une bonne partie de ses œuvres qui m’ont conquise. Comme quoi, seuls les idiots ne changent pas d’avis.

Et le reste du musée?

Après avoir terminé l’exposition, Corine a joué la guide et nous avons exploré les salles à l’étage: d’abord celles consacrées à Matisse puis ensuite celles consacrées aux autres artistes exposés dans ce musée.

Même si l’endroit s’appelle musée Matisse, il y a en fait 3 collections: Matisse, Herbin, Tériade (éditeur d’art). On y trouve donc des œuvres de Pablo Picasso, Fernand Léger, Joan Miró, Georges Rouault, Alberto Giacometti… J’ai particulièrement aimé le vitrail d’Herbin dont la lumière se reflète sur le piano à queue placé juste devant, c’est vraiment magnifique.

N’hésitez pas également à profiter du beau jardin derrière le Palais Fénelon qui abrite le musée , vous y découvrirez les sculptures insolites rouge vif de William Sweetlove. Elles plaisent ou elles ne plaisent pas (personnellement, ce n’est pas un coup de cœur) mais elles donnent l’occasion de faire des photos assez drôles ou insolites en tout cas!

Infos pratiques:

Vous avez jusqu’au 9 février pour visiter cette exposition.

Les vendredis, samedis et dimanches, le musée est ouvert en nocturne: jusque 19h30! Une façon de le découvrir autrement

La petite info qui fait plaisir: elle est gratuite pour les moins de 26 ans! (sinon c’est 8, 6 ou 4€)

Retrouvez toutes les infos pratiques ici.